20110620

21 questions



Je me lance dans un sujet assez délicat mais qui je pense concerne beaucoup de personnes de ma génération: la peur de demain, du futur.
Quand on voit le taux de chômage, les sur-diplômés qui galèrent pour trouver un boulot et qui finissent au McDo parce qu'ils doivent bien se payer un loyer et à manger, les jeunes qui fuient leur pays, le nombre de couples qui divorcent, on a droit d'avoir peur.
Je ne vais pas refaire le monde et me lancer dans un article politique ou social car je n'ai aucun pouvoir et mes idées ne sont pas meilleures que celles des autres, mais je vais plutôt parler de ce sentiment nouveau qui à mon avis date de la dernière décénie.
C'est un peu désespérant de faire des efforts pour décrocher son BAC, son BTS, peu importe quel diplôme, pour se retrouver à faire des boulots qu'on aime pas, qui nous dévalorisent. Le manque de places dans les entreprises a frappé en plein coeur les générations de la fin 80 et début 90, et certains se sont démenés pour au final avoir moins bien ou pire, n'avoir rien du tout.
Du coup on perd confiance, espoir, et on a peur de ce que demain va nous réserver. Avant il était facile de savoir ce qu'on allait devenir : un travail, un mari ou une femme, des enfants, une retraite honnête et une tombe déjà pré-chauffée.
Avant on se mariait jeune, sans se poser les 21 questions, et au final c'est sûrement ça qui marche le mieux, mais parce que dans nos mentalités la possibilité de se séparer ne nous venait pas à l'idée. 
Tout est devenu compliqué, mais c'est peut-être aussi parce que l'être humain devient compliqué et qu'il attend toujours plus, toujours mieux, que tout a changé. Les gens ne croient plus à l'amour, parce qu'ils ont trop vu leurs parents ou des couples de leur entourage se déchirer. On nous montre tellement de mélodrame au cinéma ou à la télé qu'inconsciemment on s'en inspire, peut-être pour se prouver qu'on a une vie ou une relation cahotique, aventurière et tout sauf platonique... Maintenant c'est une autre paire de manches...

Où serai-je dans 10 ans? 
Est-ce que je vais trouver un travail?
Le travail que je voudrais?
Est-ce que j'aurai assez d'argent pour payer mon 20m2?
Est-ce que je vivrai toujours dans mon pays?
Serai-je toujours avec la même personne qu'aujourd'hui?
Aurai-je enfin trouvé l'amour?
De quel cancer je vais mourir?
Est-ce que je vais perdre des proches?
D'accident de voiture?
De maladie?
D'overdose?
Est-ce que je parlerai toujours à mon meilleur ami?
Si je suis heureux ou heureuse avec elle ou lui à l'heure qu'il est, pourquoi je pense à la dispute qu'on pourrait avoir demain?
Pourquoi j'ai toujours le sentiment qu'il ou elle trouvera mieux?
Qu'il ou elle partira?
Me trompera?
Pourquoi je pense au fait qu'il y a de fortes chances que ça se finisse mal?
Qu'on s'oubliera?
Qu'on passera à autre chose?
Et surtout que ça recommencera avec un ou une autre encore et encore?

C'est normal d'être anxieux et d'avoir peur. On est jamais seul dans cette bataille.
Et même si en ce moment même on est heureux, il est difficile de répondre à la question :
Est-ce que je le serai dans 10 ans?

*

I'm writing about a rather delicate subject which I think is important for many people of my generation: the fear of tomorrow's future. 
When we take a look at the unemployment rate, the over-graduated people who can't find a job and end up working at McDonald's because they have to pay the rent and food, some young people who flee their country, the number of divorcing couples, it is completely right to be afraid.
I can't remake the world and get into a political or social article because I have no power and my ideas aren't better than others, but I'll be talking about this new feeling that I think appeared during the last decade. 
It's a bit desperate to make big efforts to get diplomas, no matter what degree, and to end up in jobs that we don't like, so we underestimate ourselves. The lack of room in companies hit in the middle the generations of the late 80s and early 90s, and some have struggled to ultimately get less or worse, have nothing at all. 
So we lose confidence, hope, and we fear what tomorrow will bring. Before it was easy to know what we would become: a job, a husband or wife, children, honest retirement pension and a pre-heated grave. 
Before, we were getting married young, without asking the 21 questions, and ultimately it's surely what works best, but only because in our minds the possibility to separate didn't pop-up. 
Everything has become complicated, but perhaps also because the human being becomes more complicated and he's still waiting for more, always better, that everything has changed. People no longer believe in love, because they saw too much their parents or couples around them teared apart. We are shown so much melodrama in movies or on TV that unconsciously, maybe it's inspiring us to prove that we have a chaotic, adventurous, and anything but platonic life or relationship ... Now it's a different story ...

Where will I be in 10 years? 
Will I find a job?
The job I want?

Will I have enough money to pay my 20m2?

Will I still live in this country?

Will I still be with the same person today?

Will I finally found love?

What cancer will I die from?

Will I lose loved ones?

In a car accident?

Disease?

Overdose?

Will I still talk to my best friend?

If I am happy and pleased with her or him right now, why do I think a fight could be tomorrow?

Why I always feel that he or she be better off?

He or she go?

Cheat on me?

So why do I think about that it will always end badly?

That we gonna forget each other?

That we will move on?

And is it gonna do the same thing with another over and over again?

It's ok to be anxious or scared. No one is alone in this struggle. 
And even though right now we're happy, it's difficult to answer that question :
Would I be in 10 years? 

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